De passage dans la métropole du Nord, le weekend écoulé, l’ancien Premier ministre a.i. Claude Joseph a, une nouvelle fois, affiché sa déception et son amertume par rapport à la mauvaise gouvernance et au laxisme dont fait montre l’équipe gouvernementale dirigée par le Premier ministre Ariel Henry.
Claude Joseph critique le silence et l’inaction du pouvoir devant les actes macabres de kidnapping et de violence, les crimes abjects commis à longueur de journée par les gangs armés sur presque tout le territoire national, notamment dans la région métropolitaine de Port-au-Prince.
Joseph a également regretté la misère noire qui sévit dans le pays, surtout pendant cette période de réouverture des classes où les prix des produits de première nécessité et des fournitures scolaires flambent sans cesse.
Sur ces entrefaites, il appelle les citoyens à gagner les rues pour faire entendre leur voix, pour cracher leur ras-le-bol et exiger Ariel Henry soit à améliorer leurs conditions de vie, soit à vider les lieux.
Cependant, l’ancien Premier ministre a.i. a demandé de faire attention à certains politiciens traditionnels qu’ils qualifient de bluffeurs qui, selon lui, font partie de l’équipe au pouvoir, qui ont leur ministre dans le gouvernement. Sans même demander, voire exiger, le retrait de leur ministre du gouvernement, ils lancent des manifestations à cor et à cri contre ce même pouvoir dont ils font partie. « Ça, c’est de la démagogie », a balancé Claude Joseph, faisant référence sans le nommer au leader du Parti Pitit Dessalines, Moïse Jean-Charles qui a déclenché depuis le lundi 22 août dernier, un vaste mouvement de protestation contre Ariel Henry et consorts.
Un peu plus loin dans son intervention, Claude Joseph n’a pas laissé passer l’occasion pour réclamer, une nouvelle fois, justice pour l’ancien président Jovenel Moïse assassiné chez lui, à Pèlerin 5, dans la commune de Pétion-Ville dans la nuit du 6 au 7 juillet 2021. Il en a profité pour fustiger le comportement du Premier ministre Ariel Henry et de son gouvernement dans l’enquête sur le crime ayant coûté la vie au 56e chef d’État haïtien. «Le gouvernement de facto d’Ariel Henry fait tout ce qui est en son pouvoir pour empêcher que l’enquête avance. Et la libération par le gouvernement turc de Samir Handall, l’un des présumés complices dans l’assassinat du président pour les raisons que nous connaissons tous, est la preuve que le pouvoir en place ne veut pas apporter sa pleine et entière collaboration pour que les commanditaires, les auteurs intellectuels, les assassins du président soient identifiés, arrêtés, jugés et condamnés», a-t-il déploré.
Claude Joseph était dans le Nord, le weekend écoulé, sur invitation du Forum des universitaires haïtiens (FUH) où il a prononcé une conférence sur le thème «Rôle et implication des universités dans la reconstruction d’Haïti à la dimension de son histoire».
Source: Le Nouvelliste